Les travaux de renaturation du polder la commune de Plurien sont terminés, la nature et le temps feront le reste.
Le chantier de renaturation du marais, consistant à effacer le parapet béton de la digue de l’ancien polder est terminé. Il ne reste désormais plus que le merlon, dont les matériaux sont issus de prélèvements dans le milieu à l’époque. Les travaux ont été assurés par l’entreprise SRTP en une semaine. La mer au fil des ans poursuivra désormais la restauration des continuités écologiques, en effaçant par érosion, le reste de merlon.
Un paysage nouveau et une continuité écologique qui se restaure
La perception du lieu a bien changé via ces travaux. L’estuaire s’ouvre désormais sur six hectares supplémentaires, et laisse redécouvrir un paysage ouvert, que seuls les constructeurs de la digue au XIXème avaient pu connaitre.
La perception du paysage originel de la zone s’est réaffirmée, et ouvre désormais des perspectives agréables au regard, et oubliées depuis près de 150 ans.
Par grande marée, polder et estuaire ne forment déjà plus qu’une seule entité, l’eau submerge maintenant la digue par un coefficient 100. Vague après vague, l’érosion va poursuivre le travail d’effacement. Les matériaux de la digue issus de prélèvements du marais seront redispersés progressivement par l’érosion marine et réintégrés au milieu naturel. La restauration de la continuité écologique se bonifiera donc avec le temps.
De quoi ravir les juvéniles de bars. En effet, la digue du polder percée en un seul endroit, depuis 2013, fonctionnait comme une nasse à poisson. Les juvéniles, au lieu de remonter l’estuaire avec la marée pour se nourrir, s’y trouvaient piégés, à prospecter un espace trop restreint. Les travaux de recherche scientifiques menés dans le cadre du programme PEPS, ont révélé qu’ils en ressortaient, avec la marée descendante, l’estomac vide. Cet espace ne jouait donc pas son rôle naturel de nourricerie en l’état.
Un chantier, un laboratoire du vivant
La commune de Plurien est maitre d’ouvrage de cette opération. Elle a été accompagnée techniquement de l’opérateur Natura 2000, le Syndicat mixte du Grand Site Cap d’Erquy – Cap Fréhel, et a bénéficié d’un cofinancement de la part de l’Agence de l’eau Loire Bretagne pour cette opération.
Un état des lieux initial ayant été réalisé par les universités de Rennes, Brest et Nantes dans le cadre du programme de recherche PEPS (Pertinence Environnementale de la restauration des Petits marais et Pré salés), il sera possible de suivre, comment le milieu retrouve progressivement son état originel et fonctions associées. Un observatoire du paysage via des prises de clichés avant, pendant et après travaux permettra quant à lui de suivre l’évolution concomitante du paysage.
