La rédaction du bilan annuel du volet oiseaux marins de l’Observatoire régional de l’avifaune de Bretagne a été coordonnée par Bernard Cadiou (Bretagne Vivante – SEPNB), en collaboration avec Yann Jacob (Bretagne Vivante – SEPNB, coordinateur du bilan « sternes »), Pascal Provost (LPO, RNN Sept-Îles), François Quénot (Cemo) et Yann Février (Geoca) ainsi que de nombreux partenaires techniques dont le Grand Site Cap d’Erquy – Cap Fréhel / Natura 2000.
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Extrait de la conclusion :
(…)
Les évolutions numériques entre 2021 et 2022 mettent en évidence une relative stabilité pour la majorité des espèces. Une augmentation de plus de 20 % est enregistrée pour le puffin des Anglais, la sterne de Dougall et le pingouin torda. À l’inverse, une diminution de plus de 20 % est enregistrée pour la sterne naine, et une diminution de plus de 50 % pour la sterne caugek. Les deux espèces les moins abondantes sont la sterne naine et la sterne de Dougall (voir tableau page suivante).
Le bilan de l’évolution numérique des populations d’oiseaux marins nicheurs de Bretagne reste assez satisfaisant sur la période 2009-2012 à 2020-2022 pour la majorité des espèces, avec une tendance à l’accroissement des effectifs pour sept des dix-sept espèces à reproduction régulière et une tendance à la stabilité pour six espèces (voir tableau page suivante). Une diminution est enregistrée pour quatre espèces, dont trois classées en danger à l’échelle régionale (sterne de Dougall, sterne naine et macareux moine, la quatrième espèce étant le goéland brun).
Outre les 17 espèces mentionnées dans le présent rapport, il faut aussi signaler la reproduction de 35 couples de mouettes rieuses dans le Morbihan et la reproduction d’un couple de goélands leucophées en Ille-et-Vilaine. Ces deux espèces d’oiseaux marins sont également prises en compte dans le bilan régional du recensement national (cf. annexe), et feront l’objet d’un chapitre dans le prochain rapport régional si des données sont disponibles.
La Bretagne héberge environ 73 600 couples d’oiseaux marins nicheurs, dont 40 % dans les Côtes d’Armor, 30 % dans le Finistère, 23 % dans le Morbihan et 7 % en Ille-et-Vilaine (cf. annexe). Une baisse globale de -14 % a été enregistrée depuis le précédent recensement national.
Suite à la révision de la liste rouge régionale, 5 espèces ont changé de statut : de « en danger » à « vulnérable » pour l’océanite tempête, de « vulnérable » à « préoccupation mineure » pour le grand cormoran, de « préoccupation mineure » à « vulnérable » pour le goéland brun, de « en danger » à « quasi-menacée » pour la mouette tridactyle et de « en danger critique » à « en danger » pour le macareux moine (Gélinaud et al. 2023).
En 2022, pour les espèces qui font l’objet d’un suivi spécifique, les performances de reproduction sont très mauvaises pour le fou de Bassan, et mauvaises pour les sternes caugek et de Dougall. Les résultats sont considérés comme moyens pour le fulmar boréal, l’océanite tempête, le goéland argenté et la sterne pierregarin. Pour le cormoran huppé et le guillemot de Troïl, les résultats sont considérés comme bons. Des conditions météorologiques défavorables ou une réduction des ressources alimentaires peuvent apparaître comme un élément d’explication des performances de reproduction, mauvaises ou moyennes, pour certaines espèces. Des performances de reproduction inférieures aux valeurs moyennes peuvent également être liées à des cas de forte prédation, ou de dérangements liés à la présence de prédateurs ou à des activités humaines.
Les suivis seront reconduits en 2023, dans le cadre du volet oiseaux marins de l’Observatoire régional de l’avifaune de Bretagne, dans le cadre de l’Observatoire Manche – Atlantique des oiseaux marins et côtiers de l’OFB, ou dans le cadre d’autres programmes spécifiques (par exemple plan de gestion d’espaces naturels protégés ou suivis réalisés en lien avec les projets éoliens offshore). Les suivis porteront sur les dix-sept espèces à reproduction régulière en Bretagne et un certain nombre de colonies réparties sur l’ensemble du littoral breton. Le prochain recensement national coordonné est prévu sur la période 2029-2032, pour un recensement exhaustif de toutes les espèces. Mais d’ici là, le prochain recensement national des grands cormorans devrait se dérouler en 2024, et des recensements échantillonnés des colonies de cormorans huppés et de goélands devraient être programmés en 2025-2026 pour répondre aux besoins de rapportage de la DCSMM.